Conseil musical de la semaine - Twin Shadow
On croyait l'avoir enterré il y a plus de vingt ans. Sa mort ne nous a finalement pas affecté tant que cela. On peut même dire que,un peu comme une maîtresse devenue embarrassante, sa disparition nous a permis d'aller de l'avant. Et puis,on a vite oublié les bons moments qu'on avait passé ensemble pour se dire quelques années plus tard: "Mais comment j'ai pu sortir avec cette fille?!"... C'est un peu ça, la musique des années 80.
Alors quand un artiste se réapproprie ce style qui sent bon le pantalon en cuir, le Marcel fluo ou la banane façon Elvis déjénéré, notre instinct nous dit: "Méfiance, retombes pas dans le panneau mon gars!".
Forget, qui porte bien son nom, est de cette veine là. George Lewis Jr, son vrai nom, s'empare dans ce premier album de cette musique démodée. Le disco-funk s'y marie avec une pop jouissive. Un sythé lancinant, une batterie structurante, des sons électros intelligemment repartis donnent un son très propre. On renifle du David Bowie et du Depech Mode par-ci, par-là. Mais, loin de faire un album nostalgique, Twin Shadow aborde cette musique avec une fraîcheur et une virtuosité remarquable. Quand la musique de années 80 pêchaient par excès, Twin Shadow sait garder une distance presque désabusée avec son style.
Les meilleures moment de l'album se produisent quand il s'envole vers des instants de pure grâce, s’éloignant de l'aspect commercial qu'on pourrait reprocher à cette musique, pour simplement nous offrir un tube. Agréable, généreux souvent et virtuose parfois, allez-y!