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31 décembre 2010

Mort aux Cons, de Carl Aderhold

12397_mediumUn jour de grande canicule, le narrateur regarde la télévision et tombe sur un programme décrivant avec de nombreux effets dramatiques plus qu'affligeant, la disparition d'un chien et le témoignage de ses maîtres accablés, persuadés que c'est le voisin qui a « fait le coup ». Notre héros, homme lambda sans rien de particulier regarde l'émission avec consternation, maugréant contre la bêtise humaine. Faisant suite aux plans fixes sur la niche du chien désespérément vide, un document présenté comme une reconstitution est alors diffusé, la caméra se déplaçant au ras du sol (une des scènes les plus désopilantes du roman), pour que le spectateur se mette à la place du chien le jour de sa disparition, son éventuel trajet l'amenant vers son bourreau désigné, le voisin à la mine patibulaire... C'en est trop pour notre héros au bord de la crise de nerf, qui entreprend alors une série de meurtres vengeurs.

S'il se contente tout d’abord d'attaquer les chiens et chats du quartier, responsables selon lui de bien des conflits, afin de rapprocher les gens entre eux, une rapide introspection va lui révéler la nature première de ses accès meurtriers : l'éradication de la connerie humaine. D'où le titre. La concierge, insupportable cancanière qui se mêle de tout, le bricoleur acharné et friand de bons mots lourdingues, le chauffard arrogant cinglé du klaxon, le préposé aux impôts, la bande de chasseurs (pas besoin de qualificatif), une série de DRH (pareil), etc.

Cet hymne à la rédemption anti-connerie, empli de second degré et d’humour bien noir, malgré quelques longueurs, est un roman éclatant, dénonçant avec justesse l’incroyable connerie humaine; ammenant le lecteur à s'interroger petit à petit sur sa propre connerie, en même temps que sur celle du personnage, accompagnant le délire avec moult théories philosophiques pour définir le con.

Ce roman fait à la fois rire et grimacer le lecteur qui finira par se rendre compte que peut-être, le pourchasseur de cons se révèle être le plus grand con de l'intrigue.

Charline R.

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Commentaires
D
Cette critique me semble très juste, en effet je me demande si le con ne serait pas le lecteur qui se dit mais quel con cet Homme !<br /> Ta critique me semble très vrai et m'a plu tout autant que le roman .<br /> <br /> Cadeau à recommander.
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  • Du siège au clavier, blog de critique (cinéma, théâtre, danse, littérature) ainsi que de création personnelle (essais, nouvelles, photographie, chronique "l'humeur de..." et la citation de la semaine) par des étudiants en Arts du spectacle.
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