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27 décembre 2010

Hiroaki Umeda Repulsion et Haptic

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L'homme sur sa ligne de vie... un combat éternel pour ne pas en tomber...

Hiroaki Umeda nous offre un spectacle de danse, mélangeant hip hop et danse contemporaine, assez particulier, une musique gênante métaphore du sujet traité sur scène, le refus de l'autre, ainsi qu'une lumière déstabilisante qui cache des scènes censurés comme la mise a mort du sujet qui a croisé le regard des autres?

Composé en deux parties, le spectacle d'Umeda nous emmène au fond d'une pensée très élaboré qui critique et pousse a bout une réflexion sur l'absurdité humaine. Dans un premier temps, il traite du refus de l'autre, de son regard, de la mécanisation de l'homme, en effet le mouvement des corps des trois danseurs sont d'abord des mouvements quotidien mécanique, on a l'impression qu'ils marchent, regardent l'heure, montent un escalier, nagent, la danse est fluide comme finalement nos mouvement. Mais on comprend très vite que ce n'est pas seulement le reflet de notre quotidien qui est mis en avant dans ce spectacle, en effet, aucun des danseurs ne se regardent, lorsque l'un se retourne, les deux autres changent de direction et vice et versa. Le problème est alors le refus de l'autre si bien que nos mouvements fluides deviennent brutales et sauvages lorsqu'il s'agit d'éviter le regard de l'autre. Puis ils redeviennent fluides quand la menace n'est plus, ce qui pousse en avant le fait que la pensé est représenté par le mouvement. En effet, lorsque les regards vont se croiser, la psychologie du personnage qui veut éviter ce regard devient chamboulé c'est à dire qu'il cherche à éviter ce regard, il devient alors nerveux ce qui a une répercussion sur ses gestes. La musique a alors une place importante dans cette première partie de la représentation, elle représente une sorte d'interférence radio-tique ou télévisuel. La musique devient alors métaphore de la représentation et s'introduit dans la psychologie des personnages dans le sens ou le regard de l'autre va produire une interférence. Mais cette musique touche aussi le spectateur et le pousse à comprendre que quelque chose dérange sur scène, pour ne pas le comprendre il faut être sourd et aveugle mais dans ce cas pourquoi aller "ne pas écouter et ne pas voir" un spectacle de danse... mystère!

La musique part en guerre au moment où les regards se croisent, il s'en suit d'une bataille entre les deux protagonistes et un témoin qui semble symboliser le juge mais aussi la lâcheté de l'homme qui n'intervient pas dans le conflit et qui au contraire va aider l'autre à frapper.

La lumière intervient comme tricheuse et censure de notre société au bonne valeur, puisqu'elle se coupe à des moments symboliques notamment le lynchage de celui qui a provoqué la bataille visuel car il ne s'est pas retourné pour éviter la confrontation des regards. La lumière a donc une importance minime dans cette première partie du spectacle mais aura sa vengeance dans la suivante à l'inverse de la musique. Cette première partie d'Umeda est très intéressante symboliquement parlante puisque les gestes des trois danseurs (qui nous offrent une représentation splendide) se traduisent en mots et nous racontent une histoire, la triste histoire du quotidien de l'humanité qui tragiquement se doit d'applaudir son destin peu glorieux à la fin de la représentation, ironie de situation puisque l'on prend plaisir à voir une vérité qui dérange, Pascal avait raison l'homme est bel est bien « un monstre incompréhensible » .

 

La deuxième partie du spectacle est interprété par Umeda en personne, il est seul à interpréter cette partie alors que la première l'était par trois danseurs, aurait-on nous affaire à quelque chose de plus personnel? D'encore plus aboutit? De plus profond?

C'est dans le noir que commence la représentation avec un personnage qui s'avance vers le public, il se place au centre seul dans l'obscurité, il représente l'humanité dans tout ce qu'il y a de plus général entouré par un rectangle de lumière bleu qui encadre la scène, il ne peut pas s'échapper.

Et le spectacle commence, pas encore de jeu de lumière ni d'exagération musical, le spectateur et face à l'humanité général plongé dans l'obscurité qui effectue des gestes simples dans un premier temps puis ces gestes deviennent de plus en plus fou, le personnage part alors vers la gauche et il semble possédé, méconnaissable, le corps part dans tous les sens dans un sentiment de folie, avant de revenir vers le centre puis vers la droite pour se calmer, pour enfin retrouver son point d'équilibre centrale. Et c'est alors que la lumière entre en scène, lorsqu'elle devient rouge, le personnage devient fou et lorsqu'elle devient bleu il se calme, le danseur n'est toujours pas reconnaissable il s'agit toujours d'une humanité général ainsi Umeda dénonce notre schizophrénie, le rouge est la pour représenter la folie, la colère, le feu, qui devient contradictoire avec le bleu symbolisant le calme, la sagesse et l'eau. Et c'est alors que la lumière devient blanche est qu'apparait le corps d'Umeda, cette fois c'est l'histoire d'un homme que nous allons voir après avoir inscrit son histoire dans un cadre générale pour nous rappeler « regardez moi et en même temps regardez vous, je suis ce que vous êtes et vous êtes ce que je suis » et cette lumière créé deux ombres, une à gauche d'Umeda et une à sa droite, le rouge à gauche et le bleu à droite, plus de doute possible le cadre est tracé, et nous allons contempler impuissant à cette douloureuse bataille entre la folie et la raison qui ronge l'homme au quotidien et à ce moment l'on sait déjà qu'applaudir a la fin de la représentation va être dénué de sens et qu'il faudrait plutôt pleuré collectivement mais ce n'est pas conventionnel alors faisons face à la réalité.

Le contrat est tenu et remplis, lorsque Umeda part vers la gauche, la gestuel devient violente déraisonné et lorsqu'il part vers la droite, il redevient calme et revient toujours en son centre, cependant, après ce conflit qui ramène toujours Umeda en son centre (et heureusement car il ne faut pas laisser l'homme tomber que dans la folie ni que dans la raison, puisque la vie n'a de sens que dans un équilibre de ces deux parties qui nous est propre), une cage de toutes les couleurs vient emprisonner Umeda en son centre, l'homme est emprisonné dans une cage de couleur qui le représente, ainsi, il ne peu aller vers la gauche pour se rajouter de la folie dans son dosage sinon cela devient dangereux (l'utilisation sonore devient important) sinon une alarme retentit et le renvoi au centre de sa cage de couleurs dosés, même chose quand il veut aller vers sa droite, l'histoire est donné, le cadre de couleur part et la couleur rouge apparaît, l'humain se défoule tombe dans la folie comme dans un puits sans fond, la musique gagne d'intensité est ce la fin et la folie va t-elle finir par tuer l'homme?

Réponse d'Umeda non, certes la lumière se coupe mais on entend son souffle, souffle qui annonce le débattement de l'homme dans son combats spirituel entre ses humeurs. Une personnification de ses humeurs qui fait peur et qui nous émerveille a la fois, l'homme respire fort, essai de reprendre des force face à ce conflit intérieur, une respiration qui nous est montré par une lumière blanche qui disparait aussi vite qu'elle est apparut, le temps de pause est alors court et la vie intérieur de l'homme se résume au combat éternel des humeurs, combats éternel qui a une fin comme nous le montre Umeda avec l'apparition d'une ligne de lumière rouge au début grande (voir photo) sur lequel se tient Umeda et qui devient de plus en plus courte, ligne qui semble symboliser la ligne de la vie sur lequel l'homme se tient et qui, au fur et à mesure qu'elle rétrécie, tente comme il le peut à rester dessus. Un combat cette fois extérieur qui en même temps qu'il prend fin, met fin au combat intérieur de l'homme. Umeda nous montre avec grandiose que ce combat des humeurs ne peut prendre fin qu'avec la fin de notre vie, triste fin loin des happy end ou le spectateur aurait préféré prendre une autre alternative alors pourquoi ne pas se suicidé directement en sortant de la salle pour résoudre ces deux conflits?

Nous sommes obligé de respecter cette représentation assumé seul par Umeda qui s'en donne à cœur joie de revenir 5 fois pour nous remercier et se faire remercier réciproquement par ce travail aussi bien visuel que sensoriel et qu'intellectuel. Une réflexion sur l'absurdité de la condition humaine poussé à son paroxysme et qui offre une situation très ironique puisque notre vie nous est reflétée comme une chose absurde et triste et que le public, tout simplement et naïvement, en redemande.

Florent L.

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